jeudi 6 mai 2021

Présentation du collectif Culture 38

Le collectif « Culture 38 » est né en 2016 autour d’un appel intitulé « Mobiliser tous les actrices et acteurs de la culture, pour refonder et développer l’engagement des collectivités »
Composé d’élus-es de collectivités locales, de militants de la culture, le collectif a recueilli autour du texte fondateur une centaine de signatures. En 2016 nous avons apporté notre contribution au débat qui se menait sur le territoire métropolitain grenoblois sur la compétence culturelle de la « Métro » 
En 2019 nous avons engagé, sur le territoire d’Echirolles, une série de rencontres avec les acteurs culturels-artistiques associatifs et institutionnels. L’objectif était celui de dégager les questions qui se posent pour le développement culturel sur un territoire, les pistes empruntées par les acteurs. 
En octobre 2020 Culture 38 s’est adressé à l’ensemble des élus Métropolitains pour leur demander d’engager leur mandat avec une nouvelle ambition culturelle, qui mette en avant, par des moyens appropriés la coopération intercommunale. Un dialogue fructueux s’est engagé avec le vice président en charge de la culture. 
En 2021 ce travail se poursuit, sur le territoire de St Martin d’Hères, dans une période de crise sanitaire, sociale, politique où nous jugeons que la culture est ESSENTIELLE. Nous avons porté auprès de la METRO et de quelques collectivités locales, début 2021, la proposition de vote de vœux qui réaffirment cette exigence en demandant que le pouvoir central écoute les demandes de réouverture rapide de tous les lieux culturels, dans le respect des règles sanitaires. 

Des dialogues de réflexion et d’actions sont menés par Culture 38 avec les élus à la culture, avec les organisations syndicales en lutte, avec des partenaires comme « le parlement culturel ». Ils vont s’élargir et se prolonger. 

Le collectif d’animation de culture 38 Luc Boucris, Marie-Odile Boucris, Brice Di Gennaro, Béatrice Garnier, Claudine Kahane, Jean-Claude Lamarche, Jacqueline Madrennes, Isabelle Métral, Dominique Scheiblin, Édouard Schoene, Cosima Semoun, Sylvie Truc,

jeudi 29 avril 2021

LA COOPÉRATION CULTURELLE ENTRE LES COMMUNES : AU CŒUR DES MISSIONS DE LA MÉTROPOLE

 Les élu-es métropolitain-es ont décidé, lors de la prise de la compétence culturelle, effective au 1er janvier 2017, trois objectifs en la matière : « affirmer l’identité culturelle de la métropole ; renforcer son rayonnement et son attractivité ; favoriser le développement social du territoire ».

Parmi les six « axes d’intervention » définis pour atteindre ces objectifs, il en est un en particulier qui demande à être plus fortement soutenu : la coopération culturelle intercommunale.

En effet, au sein des communes, des efforts considérables sont déployés pour développer des liens et des pratiques culturelles avec les habitant-es et leur permettre de découvrir de multiples savoirs et de multiples formes artistiques. Malgré la baisse des moyens financiers des municipalités au cours de ces dernières années, qui a conduit à des arbitrages douloureux, ces missions essentielles sont menées avec une très grande énergie, tant dans le cadre d’institutions relevant directement des communes que par les associations qu’elles soutiennent. Sont ainsi mis en œuvre des compétences, des ressources, des dispositifs d’une grande créativité et d’une grande richesse.

Manquent par contre des outils communs, à même de permettre le partage de cette richesse, et de soutenir et développer ce foisonnement d’initiatives, en favorisant les collaborations et en accroissant l’intelligence collective et la compétence de tous les acteurs.

La Métropole est d’évidence le juste niveau pour apporter le soutien logistique nécessaire à cette coopération.

En effet, des programmes de coopération culturelle sont déjà en cours dans le cadre de la Politique de la ville et la numothèque,  « pôle de ressources numériques » coopératif a été créée.

Mais la concrétisation d’une coopération culturelle est nécessaire, de façon beaucoup plus globale, sur l’ensemble du territoire, au-delà des quartiers labellisés « Politique de la ville » ; cela correspond d’ailleurs pleinement à l’axe d’intervention « coopération culturelle », ainsi défini sur le site de la Métropole : « La coopération culturelle, pour un meilleur déploiement de l’offre culturelle sur le territoire et auprès de tous les publics ». Sachant qu’il s’agit bien sûr de l’accès aux savoirs et aux diverses formes artistiques, mais aussi du développement de la créativité des personnes, le terme « offre » devant être compris dans ces deux sens.

Par ailleurs, la délibération cadre  du 3 novembre 2016 du « projet culturel métropolitain » fait référence aux   «  mutualisations et mises en réseaux, à la coordination  des acteurs », ou encore à « la mise en commun de moyens d’ingénierie ».

Les outils prioritaires le plus fortement attendus, pour permettre cette coopération, sont :

·         La création et la gestion d’un site dédié, comportant un annuaire des structures, un annuaire des intervenants potentiels par domaines, des ressources de formation, des fonds ressource spécialisés (vidéo, etc.), un calendrier des actions, projets, spectacles, un ensemble de compte-rendus d’expériences, un forum. Ce site serait alimenté par les diverses structures, mais il faut, au-delà de la création du site, un temps régulier de travail pour sa gestion et sa mise à jour régulière.

·         La gestion d’un planning de réunions, qui pourrait se faire dans le cadre de ce site internet. Outre l’échange et l’information par le biais d’un site, le besoin d’échanges directs est ressenti. Ces réunions ne pourraient être fréquentes, eu égard à la charge de travail de tous, mais démultiplieraient l’action de chacun, seraient source de nouvelles coopérations, de nouvelles initiatives.

·         Une aide à la recherche de financements pour des projets intercommunaux. Les communes, les acteurs culturels n’ont pas les moyens humains ni les compétences transverses intercommunales pour monter et suivre de tels dossiers.

·         Un dispositif favorisant le « retour » d’artistes formés au niveau des communes pour mener à leur tour des actions auprès des habitants.

·         Une aide au financement de résidences d’artistes axées sur le travail avec les habitants, sur une durée suffisamment longue (un an) pour qu’elles s’inscrivent véritablement dans le territoire.

·         La coordination de  l’action Vive les vacances , pour en faire un dispositif   plus collaboratif.

Ces outils coopératifs laisseraient aux acteurs culturels au sein des communes la pleine initiative des projets, tout en leur conférant un impact beaucoup plus large et en leur ouvrant de nouvelles possibilités.

Leur mise en place répondrait pleinement à un objectif premier de la création des Métropoles : favoriser le déploiement des potentialités de chaque commune, et démultiplier leur action par la collaboration.

Ils ne seraient nullement en contradiction avec le travail de contractualisation déjà en cours avec douze institutions culturelles de la Métropole : les actions des plus grandes institutions et celles des acteurs culturels à l'échelle des communes se complètent et s'imbriquent sans concurrence. L'échelle est différente et donc la méthode aussi ; l'efficacité et la richesse des interactions entre les communes procèdent de la souplesse et de l'horizontalité d'un modèle coopératif, auquel l'instance Métropole peut et doit apporter un soutien logistique.

La culture est fondamentale en démocratie pour l’exercice de la citoyenneté et le déploiement des talents de chaque individu. En conséquence, la Métropole doit mettre au premier plan de son action, en particulier par le soutien au travail culturel mené par les communes au plus près des habitants, tout ce qui favorise les pratiques démocratiques et les capacités créatives de sa population.

 

 

Culture 38 oct 2020